CORPS SOUFFLE DAO ?
CORPS SOUFFLE DAO ; LA VOIE AU NATUREL
CORPS
Si l’importance de l’exercice physique n’est plus à démontrer, il doit pourtant être bien conduit sans quoi tout effort serait vain. L’énergétique, la philosophie chinoise[1], les sciences physiques et humaines de la pensée occidentale proposent un ensemble d’outils aptes à répondre à la double exigence d’améliorer sa santé tout en respectant l’humain d’un point de vue corporel et psychique.

Chacune de ces deux cultures apporte un éclairage spécifique sur l’humain à travers leur propre représentation du corps, de l’expression gestuelle, et du concept de la santé. Si nous soulignons ici l’importance de ces connaissances, rappelons que le travail s’appuie avant tout sur la conscience corporelle et les sensations, dans le rapport que le corps entretient avec l’espace et son environnement.
En considérant que « le corps puisse avoir ses raisons »[2], nous ne chercherons pas à le « dresser » en lui imposant un moule strict et rigide, et donc inadapté, mais plutôt à lui permettre un retour à plus de naturel en accord avec la proposition de la pensée taoïste.
[1] Constituent à elles deux l’essentiel du soubassement sur lequel s’appuient les formes traditionnelles d’entretien du corps d’origine asiatique comme le dao yin ( gymnastique traditionnelle chinoise ou qi gong), le shiatsu (massage japonais), ou bien encore le an mo (massage chinois)
[2] Voir le livre de T.Bertherat sur ce sujet
SOUFFLE
Le souffle nous accompagne dès notre naissance [1] dans toutes nos activités, si la conception occidentale n’y voit que des échanges gazeux nécessaires à la vie, certaines expressions semblent pourtant lui donner une autre importance, ne dit-on pas quelquefois « laissez-moi respirer » ou « de l’air ! » quand la situation devient difficile.

La respiration a ceci de particulier qu’elle interagit au niveau conscient et au niveau inconscient. Bien que l’être humain possède la particularité de pouvoir effectuer un travail respiratoire spécifique, pendant la plus grande partie de son activité, la gestion de la respiration est confiée à une composante de son cerveau ; le centre respiratoire, celui-ci adapte la mécanique respiratoire à ses besoins. Il procède à cette tache d’intendance à tous les moments où le conscient ne se focalise pas sur la respiration.
L’influence des techniques hygiénistes taoïstes amène le pratiquant à découvrir ou redécouvrir la respiration. La présence aux mouvements induits par les mouvements respiratoires entrainant expansion et rétraction au niveau des tissus amène à une autre conscience du corps, là ou les techniques de souffle sont bien plus que de simples exercices de ventilation, où elles exercent leur action sur l’ensemble du corps comme pour nourrir le corps de souffle.
[1] La conception taoïste va plus loin en qualifiant la vie foetale de « respiration du ciel antérieur »
TAO
le Grand Commentaire (Xici) dans la formule magistrale
Un Yin Un Yang c’est le Tao
Yi Yin Yi Yang Zhi Wei dao
DAO | ![]()
| Ricci 4767 |
Route, voie, chemin, voie à suivre, principe, règle, droite raison, règle des actions humaines, doctrine, moyen, méthode, procédé, conduire, diriger, gouverner |
Le Ricci propose aussi une définition philosophique du terme :
« La réalité et le mouvement spontané de ce qui existe (la voie qui ne peut être appréhendée par l'esprit discursif, est manifeste dans le devenir naturel et s'impose à l'homme en le rendant à lui-même) »
C'est peu dire du « chemin » à parcourir pour un esprit cartésien afin d'approcher cet aspect philosophique.

Etymologiquement, le caractère se compose
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| marcher pas à pas | Wieger 112 E
|
Le caractère ancien représente trois pas |
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| La tête ornée d'une chevelure | Wieger 160 A |
Selon Anne Cheng, chaque courant de pensée chinois possède son Dao, le monopole du concept n'appartient donc pas au courant taoïste. La voie pour les confucéens consiste à faire régner le Ren (caractère signifiant homme composé du caractère homme et de celui signifiant deux, l'homme devient humain que dans sa relation avec autrui) Les moïstes cherchent l'intérêt du plus grand monde tandis que les légistes veulent imposer la même loi à tous. Pour les taoïstes dont Lao Zi et Zhuang Zi, ils appellent à être à l'écoute du Dao en pratiquant le wu wei (le non agir) Le non agir c'est ce que Lao Zi appelle l'agir sans traces car celui qui sait marcher ne laisse pas de traces.
BIBLIOGRAPHIE
Anatomie pour le mouvement tome 1 et 2 B. Calais-Germain
Comment se soignent les chinois aujourd'hui Dr J.Clouzet Dr M.Horwitz
Dao yin fa qi gong Jean-Luc Saby
Gymnastique quotidienne Dr J.E. Ruffier
Hara centre vital de l’homme K.G. Durkheim
La chronobiologie chinoise Crépon et Faubert
La conscience du corps M.Feldenkrais
La gymnastique holistique Dr Ehrenfried
La méthode Seitai P. Kuniaki Imoto
Lao Tseu le taoïsme
L'art de la respiration Dr O.Z. Ha'nish
L'art du Do In J.Rofidal
L'art et la voie du shiatsu familial B.Bouheret
La science du particulier Ecole de la respiration Itsuo Tsuda
L'attention source de plénitude V.~R. Dhiravansa
La technique Alexander C. De Chevilly
Le corps a ses raisons T.Bertherat
Le corps retrouvé par l'eutonie G.Alexander
Le pouvoir de l'intention Dr W.Dyer
Les cinq chemins du clair et de l’obscur J.M. Essaylet
Les philosophes taoïstes La Pléiade
Les secrets de la longévité L.Zhengcai
Méditation et santé G.Edde
Pour comprendre le yoga A. et M. de Sambucy J.J. Laubry
Quatre groupes sanguins quatre régimes Dr P.J. D'adamo
Soins et techniques du corps en Chine au Japon et en Inde P.Huard et Ming Wong
Sri Aurobindo Satprem
Traité de biomécanique articulaire C.Jeanmougin
Voir C.Castaneda
Yangjia michuan taiji quan Wang Yen Nien
Yi King Wilhem
Yoga Iyengar B.K.S. Iyengar
Zen et exercices visualisés S.Masunaga
Zhan zhuang l'art de nourrir la vie Yu Yongnian