Publié le 1 Septembre 2023
Cet article est reposté depuis ASSOCIATION LE BAMBOU HEROUVILLE SAINT-CLAIR NORMANDIE.
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Publié le 1 Septembre 2023
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Publié le 17 Août 2023
La médecine chinoise puisse ses racines dans les temps antiques, rien ne vient attester de l'existence réelle des inventeurs de la médecine chinoise, ceci relève des mythes de la Chine ancienne. La création ou la découverte des trigrammes, l'utilisation des plantes comme remèdes et l'utilisation des poinçons de pierre pour agir sur les points d'énergie ont été attribuées à trois personnages légendaires des temps mythiques.
FU XI ; LE PREMIER DES TROIS AUGUSTES
Fu Xi serait à l'origine de la chasse, de la pêche, de la cuisson des aliments, de l'élevage, des constructions des maisons, du calendrier, de l'utilisation des métaux, des cordes nouées et des trigrammes. Au sujet de l''invention de ces trigrammes, deux thèses différentes semblent s'opposer, la tradition raconte que Fu Xi reçut du ciel par l'intermédiaire d'un cheval-dragon un tableau qui lui permit de créer les trigrammes. La deuxième provient du Yi Jing ; dans le grand commentaire (Da Zhuan) est exposé l'histoire de la civilisation chinoise en rapport avec les hexagrammes du Yi Jing dans laquelle Fu Xi fait figure de fondateur de la nation chinoise où son sens d'observation et son esprit pénétrant s'unissent pour mettre en forme les trigrammes.
Fu Xi aurait reçu d'un cheval dragon le He Tu (le tableau du fleuve), symboliquement l'apparition d'un dragon annonce une bonne nouvelle ou un changement très bénéfique.
L'étymologie de l'idéogramme Tu nous indique ceci (Wieger76 F) : Les combinaisons qu'il faut faire dans sa tête pour arranger son grenier quand on a plus de grains qu'on ne peut en loger. Sens étendu ; Méditer Combiner Projeter Plan calcul
L'idéogramme Tu n'a pas seulement le sens de plan ou de tableau mais aussi celui de réfléchir, de combiner, ou de créer quelque chose avec l’esprit. Nous verrons plus loin que la contemplation du diagramme du He Tu a inspiré à Fu Xi la création des trigrammes, la combinaison des traits pleins et discontinus. Tout n'a pas été donné par le ciel, l'influence céleste a sans conteste favorisé une création humaine en offrant le tableau du fleuve au fondateur de la nation chinoise mais celui-ci a su à partir des données du ciel créer un système de classification à partir des nombres, du ciel, et de la terre.
Philastre voyait dans ce cheval dragon le symbole du lever du soleil (le dragon) son coucher (le cheval) dans les figures du tableau (les points ronds noirs ou blancs) des astres et constellations et dans les trigrammes les phases de la lune. Pour lui la base fondamentale du Yi Jing est une observation astronomique !
Voici à quoi ressemble le tableau tel que les néo-confucianistes l'ont présenté sous la dynastie des Song (960-1279) Ce tableau était composé de figures ; points ronds blancs ou noirs groupés dans un certain ordre.
C'est l'origine des cinq éléments à partir des nombres pairs et impairs :
L'eau au nord naît du 1 du ciel qui s'associe au 6 de la terre
Le feu au sud naît du 2 de la terre qui s'associe au 7 du ciel
Le bois à l'est naît du 3 du ciel qui s'associe au 8 de la terre
Le métal à l'ouest naît du 4 de la terre qui s'associe au 9 du ciel
La terre naît du 5 du ciel qui s'associe au 10 de la terre
Ce tableau est l'association de deux systèmes de pensée, l'un issu du Yue Ling (traité sur le calendrier) qui indique l'emplacement que le fils du ciel (l'empereur) doit occuper quand il édicte les ordonnances mensuelles sur l'emplacement du Ming Tang (bâtiment à cinq salles disposées en croix) ceci en suivant les saisons ; les nombres étant associés aux saisons. L'autre système est issu du Hong Fan qui associe les nombres aux éléments ; eau, bois, feu, terre, métal.
LA CREATION DES TRIGRAMMES ; FU XI OBSERVE ET CREE
Alors que dans les temps anciens Fu Xi gouvernait le monde,
il leva les yeux et contempla les images issues du ciel,
il abaissa les yeux et contempla les phénomènes de la terre.
Il contempla les signes des oiseaux et des animaux
et constata leur adaptation aux régions. Il procéda
directement à partir de lui-même et indirectement
à partir des choses. Il inventa ainsi les huit trigrammes
pour entrer en connexion avec les vertus
des dieux lumineux et classer les conditions
de tous les êtres. (Le grand commentaire
, chapitre II histoire de la civilisation §1)
Ici point de révélation par un animal messager du ciel (un dragon ou une licorne), Fu Xi observe, s'imprègne des choses au-dessus de lui, en dessous, en lui et autour de lui. Ces observations le pousse à inventer les trigrammes donnant aux humains la possibilité de communiquer avec le ciel.
Il fit des cordelettes nouées et les utilisa
comme filets et comme nasses
pour la chasse et la pêche.
Il tire probablement cette invention
de l'hexagramme CE QUI S'ATTACHE
(le grand commentaire chapitre II
histoire de la civilisation §2)
Image de l'hexagramme n°30 Li
|
Le dessin formé par l’hexagramme aurait suggéré à Fu Xi l'invention des cordelettes nouées, donc de la chasse et de la pêche (l'hexagramme qui est partagé à l'intérieur et fermé à l'extérieur est l'image des mailles d'un filet dans lequel les animaux restent attachés) |
IMAGE ET YIN YANG
L'origine des trigrammes provient du Taiji, celui-ci laisse apparaître plusieurs images ; la poutre faîtière, et le clair et le sombre.
Ji est originellement une poutre faîtière |
|
Il s'agit d'un simple trait |
A partir cette unité, la dualité apparaît à travers les opposés tels que le haut et le bas, la droite et la gauche, le devant et le derrière. Ces opposés sont devenus ensuite le yin et le yang.
Le yin yang exprime aussi l'image de deux vallées, l'une exposée au Sud correspond au clair, l'autre exposée au Nord correspond au sombre. Ces images donneront naissance au diagramme du yin yang. Notons qu'ici aussi, nous trouvons une rivière qui délimite les deux vallées, certainement le fleuve jaune qui a vu naître la nation chinoise.
LES TRIGRAMMES
Le grand premier commencement (Tai Ji)
| |
engendre les deux puissances fondamentales (Yi) :
| le yin (l'obscur)
|
le yang (le lumineux) | |
Les deux puissances fondamentales engendrent les quatre images (Xiang) | le vieux yang ou grand yang (tai yang) correspond à la saison de l'été
|
le vieux yin ou grand yin (tai yin) correspond à la saison de l'hiver | |
le jeune yang ou petit yang (shao yang) correspond à la saison du printemps | |
le jeune yin ou petit yin (shao yin) correspond à la saison de l'automne | |
Les quatre images engendrent les huit trigrammes (Gua)
| |
(Da Zhuan le grand commentaire chapitre XI § 5) |
Le maître dit : « Reconnaître les germes est assurément divin.
L’homme noble ne flatte pas dans ses rapports
avec les supérieurs, il n’est pas arrogant dans
ses rapports avec les inférieurs. Il connaît assurément
les germes. Les germes sont le premier,
l’imperceptible commencement du mouvement,
la première trace de fortune (ou d’infortune)
qui se manifeste. L’homme noble voit les germes
et agit aussitôt. Il n’attend pas le jour entier."
(Da Zhuan, le grand commentaire chapitre IV § 11)
A. Cheng met en évidence dans son chapitre consacré à « l’infime amorce », l’importance donnée aux germes des événements. Dans le Yi Jing, Kong Fu Zi (Confucius) insiste sur le terme Ji signifiant annonce d’un changement, ce terme est très proche de Yi du Yi Jing qui se traduit par mutations. Le Yi Jing permet par la pratique divinatoire d’entrer en contact avec le « sans- forme », cette acuité permet de discerner les germes des actions ou des événements futurs.
C’est ce que cherche le médecin chinois, il scrute à travers les signes les plus tenus, les plus petits les germes d’un trouble ou d’une maladie avant qu’elle ne soit installée. Agir avant que le mal ne s’installe, savoir reconnaître les germes de la maladie tels sont les préoccupations du médecin chinois, en cela il se rapproche du sage.
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Caractères chinois Wieger
Dictionnaire français de langue chinoise Ricci
Histoire de la pensée chinoise A. Cheng
La pensée chinoise M.Granet
Les signes et les mutations Wang Dongliang
Le Yi king traduit par Philastre
Yi King R.Wilhem
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Publié le 10 Août 2023
Voici une historiette amusante appartenant au Lie Zi (Lie-tzeu ou Lie-tseu) au chapitre 5 du « vrai classique du vide parfait », nous y trouvons une intéressante allusion aux liaisons entre les organes et les sens.
« L’empereur Mou[1] des
Tcheou étant allé chasser
à l’ouest,
franchit les monts
K’ounn‑lunn,
alla jusqu’à Yenchan,
puis revint vers la Chine.
Sur le chemin du retour, on lui présenta
un artiste nommé Yen-cheu.
— Que sais-tu faire ? lui demanda l’empereur.
— Que Votre Majesté daigne me permettre de le montrer, dit l’artiste.
— Je te donnerai un jour, dit l’empereur.
Quand le jour fut venu, Yen-cheu se présenta devant l’empereur,
avec une escorte.
— Qui sont ceux-ci ? demanda l’empereur.
— Ce sont mes créatures, dit Yen-cheu ; elles savent jouer la comédie.
L’empereur les regarda stupéfait. Les automates de Yen-cheu
marchaient, levaient et baissaient la tête,
se mouvaient comme des hommes véritables
. Quand on les touchait au menton,
ils chantaient, et fort juste.
Quand on leur prenait la main,
ils dansaient, en cadence. Ils faisaient tout
ce qu’on peut imaginer.
L’empereur décida de les donner en spectacle
à son harem. Mais voici que, tout en jouant
la comédie, les automates tirent des œillades
aux dames. Furieux, l’empereur allait faire
mettre Yen-cheu à mort,
croyant qu’il avait frauduleusement
introduit des hommes véritables.
Alors celui-ci ouvrit ses automates, et montra à l’empereur
qu’ils étaient faits de cuir et de bois peint et verni.
Cependant tous les viscères étaient formés,
et Yen-cheu démontra à l’empereur, que,
(conformément à la physiologie chinoise),
quand on enlevait à un automate son cœur,
sa bouche devenait muette ; quand on lui enlevait le foie,
ses yeux ne voyaient plus ; quand on lui enlevait les reins,
ses pieds ne pouvaient plus se mouvoir.
— C’est merveilleux, dit l’empereur calmé ; tu es presque
aussi habile que le Principe auteur de toutes choses ;
Et il ordonna de charger les automates sur un fourgon,
pour les rapporter à sa capitale.
Depuis lors on n’a plus rien vu de semblable. Les disciples
de Pan-chou l’inventeur de la fameuse tour d’approche
employée dans les sièges, et de Mei-ti le philosophe
inventeur du faucon automatique, pressèrent vainement
ces deux maîtres de refaire ce que Yen-cheu avait fait.
Ils n’osèrent même pas essayer (la force de volonté
capable de produire la continuité efficace leur manquant).»
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Les pères du système taoïste L.Wieger Cathasia
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[1] Le roi Mu ou Muwang 5ème empereur de la dynastie des Zhou (-1121, -256), il régna de -1001 à -946
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La traduction de Wieger utilise la transcription de l’école française d’Extrême-Orient et non le pinyin, ce qui explique ces différences de transcription du chinois dans notre langue.
Publié le 7 Août 2023
Pour cela, le praticien de shiatsu se place dans une disposition intérieure particulière appelée « écoute du cœur » ou « écoute du Shen (1) ; pour ce faire il s’y exerce en appliquant simplement ces deux points :
S’asseoir confortablement en fermant
les yeux (fermer les yeux favorise
l’introspection)
« écouter » en direction de la zone
du cœur, concentrer toute son attention
vers la zone du cœur. On parle ici
d’une pensée chargée d’intention (le Yi)
Yi se compose de |
Yin |
signifiant son, bruit, son de la voix, paroles, son musical |
Et de Xin |
signifiant cœur
|
Yi porte donc dans sa graphie le sens de : « son du cœur » ou « voix du cœur »
Cet exercice a une grande importance étant donné qu’il prépare à la rencontre du praticien de shiatsu et de son patient. Le thérapeute se met dans cette disposition intérieure afin d’être à l’écoute. Mais pourquoi écouter son propre cœur afin de s’ouvrir à l’autre ? Voici quelques réponses à cette question à travers des extraits d’un texte anonyme qui m’avait été communiqué à l’occasion de ma formation en shiatsu, malheureusement la personne avait omis de nous livrer l’auteur de ces lignes très intéressantes. Le texte s’intitule : « écoute du cœur et rencontre thérapeutique »
« Dans la Chine ancienne, la qualité première
du médecin est d’être ;
Xu Xin, cœur vide – cœur disponible »
« Ici le thérapeute ne cherche pas à tout prix
à saisir des symptômes, à établir un diagnostic
dans les meilleurs délais, à justifier son
intervention en intervenant le plus vite
possible selon un savoir, une technique… »
« Elle est une simple ouverture à ce qui apparaît
quel que soit sa faiblesse ou son instabilité »
« Dans l’écoute du cœur, il y a témoignage
de la rencontre entre deux êtres à travers
des imperfections mutuelles, en différant
l’irruption des jugements ou en s’en distanciant
autant que possible »
D’après l’auteur de ce texte, ce qui apparaît tout d’abord à la conscience du thérapeute ce sont ses propres limitations, imperfections ou problèmes ; ceux-ci s’atténuent peu à peu étant donné que le thérapeute est lui aussi en chemin de sa propre guérison ; ils laissent ensuite la place à la possibilité d’une écoute véritable de l’autre. Le cœur est au centre de cette rencontre, il se vide de ses propres préoccupations afin de pouvoir être à l’écoute. Ces lignes semblent s’inspirer du plus connu des penseurs taoïstes Lao Zi qui dans le Dao De Jing, par quelques simples images nous fait appréhender la supériorité du vide.
Chapitre XI Dao De Jing (extrait)
« Trente rayons convergent au moyeu
Mais c’est le vide médian qui
Confère à la voiture sa fonction
On façonne l’argile pour faire des vases,
Mais c’est du vide interne
Que dépend son usage.
Une maison est percée de portes et de fenêtres
C’est encore le vide qui
Permet l’usage de la maison.
Ainsi « ce qui est » constitue
La possibilité de toute chose
«Ce qui n’est pas »
Constitue sa fonction » (2) Lao Zi
C.Larre et E.Rochat de la Vallée tous deux
spécialistes de médecine chinoise nous
livrent leurs réflexions sur ce même sujet (3)
« Le cœur est vide quand il est capable
de tout recevoir, accepter, considérer,
parce qu’il n’est pas fixé, arrêté sur
une idée, un désir. Ne rien exclure de
ce qui existe permet de ne pas s’émouvoir
exagérément et de réagir juste »
Ce texte apporte une autre facette de Xu Xin, non seulement le cœur est vide
de nos jugements ou de nos propres problèmes comme on l’a vu précédemment
mais aussi il n’est pas arrêté sur une idée ou un concept, il est en mouvement.
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[1] Principe vital supérieur, quintessence de l’énergie vitale, âme supérieure (Ricci 4317)
[2] P 13 Philosophes taoïstes Gallimard
[3] P81 Les mouvements du cœur C.Larre E.Rochat de la Vallée
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https://pixabay.com/fr/photos/
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Extrait de Posture et Shiatsu mémoire par T.Lambert au cours de sa formation auprès de l'ARTEC
Publié le 6 Août 2023
GUANYIN DIVINITE DE LA COMPASSION
Guanyin est incontestablement la divinité bouddhique la plus vénérée et la plus populaire, elle est souvent comparée à la Vierge Marie du christianisme. Cette divinité, méritante au point de pouvoir devenir un bouddha, a pourtant renoncé à cet état afin d’aider les êtres devenant ainsi un saint, un bodhisattva ; intercesseur divin entre les êtres vivants et les bouddhas inaccessibles. Guanyin, bodhisattva de la compassion est relié à Amitabha (bouddha de l’au-delà) qui délivre les êtres de leurs souffrances et les accueille dans sa terre pure.
ORIGINE DE GUANYIN
A l’origine, elle est une divinité indienne nommée Avalokiteshvara dont la forme la plus ancienne en Inde est appelée Padmapani (le porteur de lotus) Elle s’est sinisée sous le nom de Guanyin (Kuan yin) D’inde vers la Chine puis vers le Tibet et l’Asie du sud-est, elle prit des noms différents et de nombreuses formes ; Guanyin en Chine, Kannon au japon, Lokeshvara (seigneur des mondes) en Asie du Sud-est
AVALOKITESHVARA
LES REPRESENTATIONS DE GUANYIN
Représentation de Kannon
REPRESENTATION DE GUANYIN AUX MILLE BRAS
Chacune des mains formant un mudrâ (geste symbolique, signe ou sceau qui symbolise des forces ou des manifestations divines, il permet de préciser aux fidèles la nature et la fonction de la divinité, aussi utilisé par les moines dans leurs exercices de méditation)
REPRESENTATIONS DE GUANYIN SOUS CES FORMES INDIENNES, CHINOISES, ET JAPONAISES
REPRESENTATIONS DE GUAN YIN AVEC UN ENFANT (musée de la compagnie des indes Port Louis Morbihan)
Sources
Les dieux du bouddhisme Louis Frédéric
Le yoga de la compassion John Blofeld
Sources photos
Musée Guimet Paris
Musée Georges Labit Toulouse
Musée de la Compagnie des Indes Port Louis
Ci-dessous un peu plus sur Guan Yin (Kuan Yin)