Publié le 10 Août 2023

Voici une historiette amusante appartenant au Lie Zi (Lie-tzeu ou Lie-tseu) au chapitre 5 du « vrai classique du vide parfait », nous y trouvons une intéressante allusion aux liaisons entre les organes et les sens.

« L’empereur Mou[1] des
 Tcheou étant allé chasser
 à l’ouest,
franchit les monts
 K’ounn‑lunn,
 alla jusqu’à Yen­chan,
 puis revint vers la Chine.
 Sur le chemin du retour, on lui présenta
 un artiste nommé Yen-cheu.

— Que sais-tu faire ? lui demanda l’empereur.
— Que Votre Majesté daigne me permettre de le montrer, dit l’artiste.
— Je te donnerai un jour, dit l’empereur.



Quand le jour fut venu, Yen-cheu se présenta devant l’empereur,
 avec une escorte.

— Qui sont ceux-ci ? demanda l’empereur.
— Ce sont mes créatures, dit Yen-cheu ; elles savent jouer la comédie.

L’empereur les regarda stupéfait. Les automates de Yen-cheu
 marchaient, levaient et baissaient la tête,
 se mouvaient comme des hommes véritables
. Quand on les touchait au menton,
 ils chantaient, et fort juste.
 Quand on leur prenait la main,
 ils dansaient, en cadence. Ils faisaient tout
 ce qu’on peut imaginer.

L’empereur décida de les donner en spectacle
 à son harem. Mais voici que, tout en jouant
 la comédie, les automates tirent des œillades
 aux dames. Furieux, l’empereur allait faire
 mettre Yen-cheu à mort,
 croyant qu’il avait frauduleusement
 introduit des hommes véritables.

Alors celui-ci ouvrit ses automates, et montra à l’empereur
 qu’ils étaient faits de cuir et de bois peint et verni.
 Cependant tous les viscères étaient formés, 
et Yen-cheu démontra à l’empereur, que, 
(conformément à la physiologie chinoise), 
quand on enlevait à un automate son cœur,
 sa bouche devenait muette ; quand on lui enlevait le foie,
 ses yeux ne voyaient plus ; quand on lui enlevait les reins,
 ses pieds ne pouvaient plus se mouvoir.


— C’est merveilleux, dit l’empereur calmé ; tu es presque
 aussi habile que le Principe auteur de toutes choses ;
Et il ordonna de charger les automates sur un fourgon,
 pour les rapporter à sa capitale.

Depuis lors on n’a plus rien vu de semblable. Les disciples
 de Pan-chou l’inventeur de la fameuse tour d’approche
 employée dans les sièges, et de Mei-ti le philosophe
 inventeur du faucon automatique, pressèrent vainement
 ces deux maîtres de refaire ce que Yen-cheu avait fait.
 Ils n’osèrent même pas essayer (la force de volonté
 capable de produire la continuité efficace leur manquant).»

 

 

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Sources :

Les pères du système taoïste L.Wieger Cathasia

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[1] Le roi Mu ou Muwang 5ème empereur de la dynastie des Zhou (-1121, -256), il régna de -1001 à -946

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Remarque :

La traduction de Wieger utilise la transcription de l’école française d’Extrême-Orient et non le pinyin, ce qui explique ces différences de transcription du chinois dans notre langue.

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Rédigé par Thierry Lambert

Publié dans #Histoire et tradition

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Publié le 7 Août 2023

APPRENDRE A ECOUTER ; VIDER SON COEUR

Pour cela, le praticien de shiatsu se place dans une disposition intérieure particulière appelée « écoute du cœur » ou « écoute du Shen (1) ; pour ce faire il s’y exerce en appliquant simplement ces deux points :

S’asseoir confortablement en fermant
 les yeux (fermer les yeux favorise
 l’introspection)
 
 « écouter » en direction de la zone
 du cœur, concentrer toute son  attention
 vers la zone du cœur. On parle ici 
d’une pensée chargée d’intention (le Yi)
Etymologique l’idéogramme Yi

Yi se compose de

Yin

signifiant son, bruit, son de la voix, paroles, son musical

Et de Xin

signifiant cœur

 

         Yi porte donc dans sa graphie le sens de : « son du cœur » ou « voix du cœur »

        Cet exercice a une grande importance étant donné qu’il prépare à la rencontre du praticien de shiatsu et de son patient. Le thérapeute se met dans cette disposition intérieure afin d’être à l’écoute. Mais pourquoi écouter son propre cœur afin de s’ouvrir à l’autre ? Voici quelques réponses à cette question à travers des extraits d’un texte anonyme qui m’avait été communiqué à l’occasion de ma formation en shiatsu, malheureusement la personne avait omis de nous livrer l’auteur de ces lignes très intéressantes. Le texte s’intitule : « écoute du cœur et rencontre thérapeutique »

 

« Dans la Chine ancienne, la qualité première
 du médecin est d’être ;
 Xu Xin, cœur vide – cœur disponible »
 
« Ici le thérapeute ne cherche pas à tout prix
 à saisir des symptômes, à établir un diagnostic
dans les meilleurs délais, à justifier son 
intervention en intervenant le plus vite
possible selon un savoir, une technique… »
 
« Elle est une simple ouverture à ce qui apparaît
 quel que soit sa faiblesse ou son instabilité »
 
« Dans l’écoute du cœur, il y a témoignage 
de la rencontre entre deux êtres à travers
 des imperfections mutuelles, en différant
 l’irruption des jugements ou en s’en distanciant
 autant que possible »

 

          D’après l’auteur de ce texte, ce qui apparaît tout d’abord à la conscience du thérapeute ce sont ses propres limitations, imperfections ou problèmes ; ceux-ci s’atténuent peu à peu étant donné que le thérapeute est lui aussi en chemin de sa propre guérison ; ils laissent ensuite la place à la possibilité d’une écoute véritable de l’autre. Le cœur est au centre de cette rencontre, il se vide de ses propres préoccupations afin de pouvoir être à l’écoute. Ces lignes semblent s’inspirer du plus connu des penseurs taoïstes Lao Zi qui dans le Dao De Jing, par quelques simples images nous fait appréhender la supériorité du vide.


 


















Chapitre XI Dao De Jing (extrait)
 
« Trente rayons convergent au moyeu
Mais c’est le vide médian qui
Confère à la voiture sa fonction
On façonne l’argile pour faire des vases,
Mais c’est du vide interne
Que dépend son usage.
Une maison est percée de portes et de fenêtres
C’est encore le vide qui
Permet l’usage de la maison.
Ainsi « ce qui est » constitue
La possibilité de toute chose
«Ce qui n’est pas »
Constitue sa fonction » (2) Lao Zi
 
C.Larre et E.Rochat de la Vallée tous deux
 spécialistes de médecine chinoise nous
 livrent leurs réflexions sur ce même sujet (3)
 
« Le cœur est vide quand il est capable
 de tout recevoir, accepter, considérer, 
parce qu’il n’est pas fixé, arrêté sur
une idée, un désir. Ne rien exclure de
ce qui existe permet de ne pas s’émouvoir
 exagérément et de réagir juste »
 
         Ce texte apporte une autre facette de Xu Xin, non seulement le cœur est vide
de nos jugements ou de nos propres problèmes comme on l’a vu précédemment
mais aussi il n’est pas arrêté sur une idée ou un concept, il est en mouvement.

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[1] Principe vital supérieur, quintessence de l’énergie vitale, âme supérieure (Ricci 4317)

[2] P 13 Philosophes taoïstes Gallimard

[3] P81 Les mouvements du cœur C.Larre E.Rochat de la Vallée

______________________________________________________Photo

https://pixabay.com/fr/photos/

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Extrait de Posture et Shiatsu mémoire par T.Lambert au cours de sa formation auprès de l'ARTEC

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Rédigé par Thierry Lambert

Publié dans #Histoire et tradition

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Publié le 6 Août 2023

 

GUANYIN DIVINITE DE LA COMPASSION

Guanyin est incontestablement la divinité bouddhique la plus vénérée et la plus populaire, elle est souvent comparée à la Vierge Marie du christianisme. Cette divinité, méritante au point de pouvoir devenir un bouddha, a pourtant renoncé à cet état afin d’aider les êtres devenant ainsi un saint, un bodhisattva ; intercesseur divin entre les êtres vivants et les bouddhas inaccessibles. Guanyin, bodhisattva de la compassion est relié à Amitabha (bouddha de l’au-delà) qui délivre les êtres de leurs souffrances et les accueille dans sa terre pure.

 

 

ORIGINE DE GUANYIN

A l’origine, elle est une divinité indienne nommée Avalokiteshvara dont la forme la plus ancienne en Inde est appelée Padmapani (le porteur de lotus) Elle s’est sinisée sous le nom de Guanyin (Kuan yin) D’inde vers la Chine puis vers le Tibet et l’Asie du sud-est, elle prit des noms différents et de nombreuses formes ; Guanyin en Chine, Kannon au japon, Lokeshvara (seigneur des mondes) en Asie du Sud-est

 

AVALOKITESHVARA

 

 

LES REPRESENTATIONS DE GUANYIN

 

 

Représentation de Kannon

 

 

REPRESENTATION DE GUANYIN AUX MILLE BRAS

 

Chacune des mains formant un mudrâ (geste symbolique, signe ou sceau qui symbolise des forces ou des manifestations divines, il permet de préciser aux fidèles la nature et la fonction de la divinité, aussi utilisé par les moines dans leurs exercices de méditation)

 

 

REPRESENTATIONS DE GUANYIN SOUS CES FORMES INDIENNES, CHINOISES, ET JAPONAISES

GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION

REPRESENTATIONS DE GUAN YIN AVEC UN ENFANT (musée de la compagnie des indes Port Louis Morbihan)

GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION
GUANYIN ou KUAN YIN ; DIVINITE DE LA COMPASSION

Sources 

Les dieux du bouddhisme Louis Frédéric

Le yoga de la compassion John Blofeld

Sources photos

Musée Guimet Paris

Musée Georges Labit Toulouse

Musée de la Compagnie des Indes Port Louis

Ci-dessous un peu plus sur Guan Yin (Kuan Yin)

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Rédigé par Thierry Lambert

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Publié le 3 Août 2023

LE CŒUR DANS LA PENSEE ASIATIQUE

 

 

Kohoro ou Shin (en japonais) Xin (en chinois): Ricci 1990

  • Cœur (l’un des cinq viscères et leur souverain souvent considéré comme la demeure de l’esprit et le siège de la pensée correspondant dans certains systèmes des Cinq viscères au Centre et à la Terre, dans d’autres au Sud et au Feu)

  • Le for intérieur ; l’intime

  • Le cœur considéré comme siège de la pensée ; intelligence, esprit, réflexion, advertance, attention, pensée, idée.

  • Considéré comme siège de la vie affective et morale ; cœur, âme, disposition intérieure, inclinaison, sentiment, humeur, volonté, propos délibéré, résolution, courage, intention, visées, ambitions, nature, conscience morale.

 

Le cœur ; le souverain

 

          Le cœur est considéré comme l’organe le plus éminent, sa « bonne santé » influe sur celle des autres organes. Si le cœur se met en panne, s’il n’y a plus de joie, ceci peut entraîner l’effondrement des autres organes par cette rupture d’équilibre. Un certain nombre de cycles régissent les rapports entre les cinq organes, parmi ceux-ci nous trouvons celui des fonctions ; la fonction de chaque organe change suivant sa position par rapport à l’organe dont la fonction est l’empereur.  Si le cœur occupe la fonction de l’empereur, les autres organes occupent une position ou plutôt jouent un rôle par rapport à celui-ci. Si chaque organe assume le rôle défini par sa fonction, les relations restent harmonieuses.

  • Le rôle de l’empereur est d’être fort

  • Le rôle du fils est d’être énergique

  • Le rôle de l’ennemi est d’exister[1]

  • Le rôle du conseiller est d’être faible

  • Le rôle de la mère est d’être inactive

 

          Le cœur occupe la fonction d’empereur pendant la saison de l’été. Le diagramme ci-dessous montre les rapports entre les organes pendant cette  saison.        

 

 


[1] Si feu est faible et l’eau est forte, il y a déséquilibre, l’ennemi doit s’opposer mais non pas se retourner vers l’empereur, si c’est le cas il s’agit du cycle Wu de rébellion ou d’outrage

_________________________

LES 5 FONCTIONS

 

 

          Ce jeu des fonctions se conjugue en raison de la saison en cours, s’il s’agissait de la saison de l’hiver les organes occuperaient les fonctions suivantes :

  • l’empereur serait l’eau ; les reins
  • le fils serait le bois ; le foie
  • l’ennemi serait le feu ; le cœur
  • le conseiller la terre ; la rate
  • la mère serait le métal ; les poumons

 

          De cette représentation ; empereur, fils, ennemi, conseiller, mère découle d’autres cycles tels que le cycle Sheng, le cycle Ke, et  le cycle Wu. Voici deux exemples de lois énergétiques qui participent à « l’entretien mutuel » des organes ;

le cycle d’engendrement  (Sheng

 

 

 

le cycle de domination  (Ke) 

 

          Le cycle d’engendrement (Sheng)  se définit comme la loi mère-fils où chaque organe s’engendre l’un l’autre. Le cycle de domination (Ke) se définit comme la loi grand-père/petit-fils où le grand-père contrôle ou domine le petit-fils. Nous retrouvons trois rôles tenus par les organes dans le cycle des fonctions vu précédemment ; mère, fils et conseiller ou grand-père. Un troisième cycle appelé cycle Wu 

met en œuvre l’ennemi, celui-ci se révolte contre celui qui le contrôle, nous trouvons ces manifestations en cas de pathologie.

 

 

          Même pendant les saisons pendant lesquelles il n’occupe pas la position de l’empereur, le cœur possède pourtant une ascendance sur les autres organes, le Su Wen présente le cœur comme un empereur et les autres organes comme ses subordonnés.

 

______________

Sin[1]

A la fonction du seigneur

Doué d’un esprit clair

Su Wen chapitre 8

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Quand le maître est lucide[2]

Les subordonnés sont en paix

Et, de leur entretien mutuel,

Résulte la longévité,

La race humaine, alors ne risque pas de disparaître,

Et l’abondance règne

Su Wen chapitre 8

___________________________

 

          Si le cœur possède un « esprit clair » c’est parce qu’il est vide. Voyons comment la pensée en énergétique se répartit entre deux entités, le Shen en relation avec le cœur, le Yi avec la rate.

 

Le Yi et le Shen

 

          Deux idéogrammes chinois expriment l’idée de pensée, Yi et Shen. Le premier est l’entité psychique de la rate, le deuxième celui du cœur. Le Yi nous l’avons déjà abordé en début de cette étude, nous l’avons nommé la « voix du cœur ». Catherine Despeux  a adopté le terme ; pensée créatrice. Soulié de Morant y voit la concentration de l’esprit, la faculté de comprendre et enfin Martine Espouy voit le Yi comme une pensée informelle, et d’un autre côté le cœur comme le passage des esprits, il est vide, il ne retient rien. Il est conscience immédiate sans mémoire.[3]

 

 

« Shen représente l’intelligence du cœur, la compréhension profonde des choses, le discernement ».[4]

Shen 

 

Shi  

 

influences venant d’en haut, signes de bon ou de mauvais  augure. Par exemple le ciel instruit les hommes ; les deux lignes horizontales figurent le ciel, les trois lignes verticales expriment ce qui pend du ciel ; le soleil, la lune, les étoiles dont les mutations révèlent aux hommes les choses transcendantes (Wieger 3)
Shen 

 

le caractère ancien exprimait l’idée de l’expansion alternante des forces naturelles (Wieger 50 C)

4317 (Ricci)

 les esprits (les uns d’origine céleste, les autres étant des êtres humains divinisés ou canonisés) dieux, divinités, génies, principe vital supérieur, quintessence de l’énergie vitale supérieure, âme supérieure, esprit, vitalité, entrain, énergie, allant, prodigieux, merveilleux, surnaturel, miraculeux.

 


[1] Xin en pinyin p68 Nei Tching Sou Wen Pardès le nei  jing su wen ou classique de l’interne contient les fondements de l’énergétique chinoise, il est considéré comme le bible de l’acupuncteur.

[2] p69 Nei Tching Sou Wen Pardès

[3] Voir Prodigieuses victoires de la psychologie chinoise Daniel Laurent p 120/121

[4] P26 Shiatsu 2  P. Jasinski  Artec

_________________________

          Le Shen provient du Ciel, il appartient au domaine des esprits, il anime. Le Shen est le principe organisationnel, il s’éclate en 5 Shen chacun étant la racine d’un organe.[1]

 

 

Le Shen du Ciel se divise en 5 Shen

 

          Nous avons pu observer l’importance du cœur dans la relation qui s’établira entre le praticien et le receveur du shiatsu, il est une partie de la personne qui résonne avec le cœur de l’univers, le silence et le vide permet l’apparition d’une voie de guérison ou de mieux-être, celle-ci ne se montre que dans le recueillement, loin de nos bruits intérieurs.

 

 

[1] Shiatsu 2  P. Jasinski  Artec

 

 

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Extrait de Posture et Shiatsu mémoire ARTEC Thierry Lambert

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Rédigé par Thierry Lambert

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Publié le 31 Juillet 2023

 

JING

Définition (989 Ricci)

Repos ; calme. Immobile. En repos (phys) statique

Silence. Silencieux

Paix. Tranquillité. Paisible ; pacifique ; tranquille

 

Etymologie (Wieger 79F)

 

jing

 

 

Composé de

 

qing

Vert

la couleur des plantes qui se développent

le vert gai des jeunes feuilles

 

 

Et de

 

zheng

Tirer en sens contraire

se disputer

lutter

 

         J-M Eyssalet y voit la couleur bleu-vert, mais aussi un vert sombre, voir noir, il évoque également le regard que l’on peut porter à l’horizon lorsque l’on contemple la nature (l’océan à perte de vue) Il associe cette couleur à la qualité de la lumière à l’Est, pour lui ce qu’il y a de plus lointain à l’Est rentre dans l’espace vécu au centre de soi même[1]

          Plus loin il précise que chaque espace est associé à une couleur ; le vert pour l’est, le rouge pour le sud, le blanc pour l’ouest, l’ocre pour le centre et le noir pour le nord. Ces couleurs se manifestent quelquefois pendant le temps d’assise, libre à nous d’y trouver un signe en lien avec les cinq éléments. Pour le maître de taiji quan Wang Yen Nien, les lumières qui apparaissent quelquefois durant l'assise constituaient des indications précieuses à prendre en compte sur les événements à venir.

           

Deux points importants ; horizontalité du regard et yeux mi-clos

          Cela peut sembler paradoxal de parler de maintenir le regard à l’horizon alors que la pratique s’effectue yeux mi-clos, pourtant le maintien du regard à l’horizon conditionne toute la statique du corps. Même si dans cette pratique on est amené à porter le « regard » en soi, il est important afin d’éviter que le corps ne s’affaisse de conserver le regard à l’horizon. Les yeux mi-clos permettent de laisser un rai de lumière pénétrer entre les paupières.

 

 

 

 

[1] P 150 les cinq chemins du clair et de l’obscur

 

ZUO 

Définition (5155 Ricci)

S’asseoir ; être assis.

Être assis sur

(anc) Être agenouillé assis sur les talons

 

 

Etymologie (Wieger 27D) 
zuo

Composé de

 

ren
Homme
Et de
tu
Terre
Deuxhommes assis par terre à l’antique et tournés l’un vers l’autre pour causer

          Selon de Sambucy les hindous ainsi que les psychotechniciens modernes pensent que les jambes sont associées aux mouvements des idées, cette affirmation semble indiquer que les postures assises favorisent le calme et la paix

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